La Fédération Envie et Envie Rhône-Alpes ont commandité une analyse de cycle de vie afin de mesurer les impacts environnementaux du reconditionnement de gros électroménagers et de les comparer à ceux des appareils neufs.
L’étude menée par le cabinet Corporkarma a été menée sur les lave-linges, les cuisinières et les réfrigérateurs combinés. Une revue critique de 4 experts aux compétences complémentaires (Faustine Vanhulle, Robin Lemaître, Guillaume Audrain et Laurène Cuènot) a permis de valider la cohérence des choix méthodologique, de la fiabilité des données, des modèles de calculs, etc.
Le cycle de vie des appareils reconditionnés : de la collecte à la distribution
Pour les équipements reconditionnés, les phases du cycle de vie étudiées sont les suivantes :
- Collecte des équipements en fin de vie dans le gisement DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques) ;
- Diagnostic de fonctionnement des équipements : phase de test fonctionnels et électriques ;
- Rénovation des équipements : réparation des éléments défaillants et changement des pièces détachées ;
- Contrôle qualité fonctionnel des équipements rénovés ;
- Distribution des équipements au magasin (le transport de l’équipement, du magasin au domicile du consommateur est exclu).
L’évaluation environnementale a pu être réalisée grâce à la collecte de nombreuses données en atelier (km parcourus, type de véhicules, consommation eau et électricité de l’atelier de reconditionnement, âge des appareils reconditionnés, utilisation de consommables, outils, housse de transport, pièces détachées, etc.). Les données pour les produits neufs proviennent de la base de données ACV la plus fiable à ce jour (EcoInvent).
Appareils reconditionnés vs appareils neufs
Les résultats montrent un impact environnemental du reconditionnement d’appareils reconditionnés bien moindre que celui des équipements neufs. Quelques résultats :
- Le reconditionnement d’un lave-linge est 49 fois moins impactant que la production d’un lave-linge neuf en termes de changement climatique, et 42 fois moins impactant en termes de consommation de ressources minérales et métalliques ;
- Le reconditionnement d’une cuisinière est 21 fois moins impactant que la production d’une cuisinière neuve en termes de changement climatique, et 13 fois moins impactant en termes de consommation de ressources minérales et métalliques ;
- Le reconditionnement d’un réfrigérateur est 36 fois moins impactant que la production d’un réfrigérateur neuf en termes de changement climatique, et 16 fois moins impactant en termes de consommation de ressources minérales et métalliques.
Des analyses de sensibilité ont également été menées en intégrant la phase d’usage des appareils. Les équipements reconditionnés restent bien plus intéressants d’un point de vue environnemental que les équipements neufs moyens. Cependant, face à un équipement neuf de classe énergétique A, ces résultats sont à nuancer. Les équipements reconditionnés restent plus avantageux en termes de changement climatique, de consommation de ressources minérales et métalliques et d’éco-toxicité, mais sont un peu moins intéressants en termes de radiations ionisantes.
Axes d’amélioration : vers un reconditionnement toujours plus durable
Cette étude a également permis de souligner les axes d’amélioration des procédés de reconditionnement d’Envie pour réduire encore d’avantage son empreinte environnementale :
- Augmenter la part de pièces détachées issues de l’économie circulaire (démantelées sur des machines non réparables) et limiter l’achat de pièces neuves ;
- Utiliser des modes de transport décarbonés pour les livraisons d’appareils en magasin Envie ;
- Diminuer l’utilisation de certains produits d’entretien.
Note : L’étude porte sur le processus de reconditionnement spécifique à Envie. Elle n’est pas applicable aux processus de reconditionnement pratiqués par d’autres acteurs du reconditionnement.
